Courageusement en haut de l'échelle branlante. Sans spectateurs, je ne l'aurais jamais fait.
Dans le village indien de Nagrakata, j'escalade courageusement un château d'eau, même si je dois avouer que je n'aurais pas osé monter seul. Mais en comparaison avec le courage des habitants du village, mon ascension semble bien dérisoire.
Lorsque l'on construit des maisons en Inde, on utilise des bambous pour monter les échafaudages. À première vue, cela semble plutôt instable. Et pourtant, ce système a fait ses preuves, même si pour un Européen soucieux de sa sécurité, monter sur un tel échafaudage en hauteur est une idée audacieuse.
Heureusement, l'échafaudage entourant le château d'eau du village de Nagrakata est déjà démonté à mon arrivée, mais la tour a radicalement changé la vie du village. Une pompe électrique permet de pomper de l'eau fraîche d'une source souterraine vers le réservoir d'eau d'environ 15 mètres de haut. De là, l'eau continue à s'écouler dans un système de conduites installé dans tout le village, directement devant les simples huttes des villageois.
Autrefois, les gens devaient parcourir des kilomètres pour aller chercher de l'eau au puits ou buvaient l'eau de pluie récupérée. La qualité de l'eau était si mauvaise que les maladies diarrhéiques étaient monnaie courante. L'approvisionnement en eau potable a permis de réduire rapidement le taux de maladie. Et ce n'est pas tout. Les habitants du village sont fiers de cette réalisation rendue possible par des dons de la Suisse et ont créé un comité de l'eau qui veille spécialement à sa préservation.
Tout près du château d'eau
J'ai le droit de regarder le château d'eau de plus près, mais je goûte d'abord l'eau fraîche. Le goût est tout à fait normal (et au moment où j'écris ce blog, il n'y a pas encore eu de remous dans mon estomac). Ensuite, je lève les yeux avec respect vers l'escalier assez long. Je grimpe courageusement les premières marches, ce qui me rappelle l'escalade d'un cerisier dans le jardin de mon grand-père. C'était aussi haut que ça ? Il suffit de ne pas regarder en bas ! Bon, s'il n'y avait pas eu autant de gens qui regardaient d'en bas, j'aurais cédé et j'aurais fait demi-tour. Mais je n'ai pas abandonné et j'ai pu profiter en haut d'une belle vue sur le village et les montagnes de l'Himalaya qui se trouvent au loin. L'ascension en valait la peine.
Et je sais bien sûr que mes efforts pour gravir la tour ne sont rien en comparaison des efforts des personnes vivant ici pour améliorer durablement leurs conditions de vie. Il est bon de savoir qu'avec l'approvisionnement en eau, les fondations ont été posées, ce qui encourage les gens à regarder vers l'avant et à prendre leur vie en main.