Sur les hauts plateaux de Bolivie World Vision forme les petits paysans à des méthodes innovantes pour faire face aux effets du changement climatique et leur fournir d'autres sources de revenus.


Bolivie : des hommes déchargent des plants d'arbres d'un camion.

Ça devient vert : les jeunes pins sont prêts à être plantés. Il s'agit d'une étape importante du projet agroforestier, qui vise à garantir les moyens de subsistance et l'alimentation à long terme.

Texte : Emile Stricker, World Vision Suisse

Jaime Ramos Villca vit dans la commune de Lujo, dans le district de San Pedro de Buena Vista. De ses trois enfants, le plus jeune est encore à l'école, les autres sont adultes. En plus de son activité de petit paysan, il entretient les pinèdes de sa commune en tant que collaborateur forestier. Il raconte : "La participation au projet d'agroforesterie a changé notre vie, même si j'étais sceptique au début. Mais ma fille a insisté pour que je suive une formation dans le cadre du projet. Dans ma commune, nous avons 2,5 hectares de pins qui ont 9 ans et que nous n'avons pas vraiment exploités jusqu'à présent. Lors de la formation, j'ai appris à cultiver des champignons dans les forêts de pins et, à ce jour, j'ai commercialisé 50 kg de champignons séchés. Je les vends 40 francs la livre".

Bolivie : un homme se tient entre de simples étagères en bois sur lesquelles sont étalés des champignons à sécher.Jaime montre ses étagères pour le séchage des champignons. 

Protection de l'environnement et agroforesterie

Pour la première fois, World Vision s'attaque à la malnutrition des enfants en Bolivie par le biais d'un projet environnemental et agroforestier. Les paysans apprennent les innovations techniques et les nouvelles variétés de céréales et de légumes afin d'échapper aux conséquences du changement climatique et de maintenir la production agricole. Des champs de démonstration ont été installés dans 10 villages. Parallèlement, la surface forestière est augmentée grâce à de jeunes plants issus de leurs propres pépinières.

Bolivie : des hommes lors d'un atelier de bois dans la forêtLors d'un atelier en forêt, les futurs forestiers apprennent à planifier les coupes de bois et à calculer les grumes.

Dès la première année, 24 000 pins et jeunes arbres indigènes ont pu être plantés. 13 gardes forestiers du district ont été formés à la gestion durable des forêts. Ceux-ci ont à leur tour organisé des formations à ce sujet dans 6 communes pour 97 agriculteurs. 

Outre le volet forestier qui améliore les revenus, le projet guide également la population de 40 villages dans la création ou le développement de jardins potagers avec différentes variétés de légumes à des fins de diversification. Maintenant, ils ont également commencé à apprendre aux familles à cultiver des semences de légumes de haute qualité. Cela améliorera la durabilité du projet, car ils deviendront ainsi indépendants des marchands de semences et pourront, à terme, vendre eux-mêmes des semences.

Un autre point fort du projet est l'introduction de l'éducation environnementale dans l'enseignement primaire. Pour notre plus grand plaisir, l'administration du district s'engage financièrement dans ce projet environnemental et agroforestier.

Bolivie : des hommes manipulent des éléments de construction pour une structure dans la forêtEnsemble, les paysans créent un support pour faire sécher les champignons.

Bolivie : un homme tient un panier à linge, un autre homme tient des champignons dans sa main.Les agriculteurs apprennent à manipuler correctement les champignons : la récolte, la sélection, la classification et l'épluchage des champignons en font partie. 

Bolivie : un homme ramasse des champignons.Ensuite, il s'agit de ramasser les champignons dans la pinède.

Bolivie : une famille est assise à côté d'un tissu rempli de champignons et les épluche.Les champignons sont épluchés avant d'être séchés afin d'en améliorer la qualité.

Bolivie : une femme étale des champignons sur un support. Maintenant, les champignons sont prêts à être séchés.

Le changement climatique contraint de plus en plus de personnes à fuir. Mais il existe une alternative : la revégétalisation des sols dévastés sauve des bases de vie et donc l'avenir des enfants.