Ont tout perdu. Aujourd'hui, la maison d'Aijus et de son fils Abdo est plus que triste.
Après la visite d'enfants réfugiés syriens dans les centres de protection de l'enfance mis en place par World Vision et le programme scolaire initié, nous nous rendons à Zahlé, la troisième ville du Liban, également située dans la plaine de la Bekaa.
Nous rendons visite à une famille, il s'agit de réfugiés syriens de la ville historique de Jobar, dans la banlieue de Damas. Notre collègue, Patricia, nous emmène dans un garage, c'est là que vit la famille.
Lorsque nous franchissons la porte pour entrer dans le bâtiment de pierre froid, Aijus nous accueille, elle a 63 ans. Elle nous explique que trois familles vivent dans le garage, soit 14 personnes. Il y a deux hommes, cinq femmes et huit enfants âgés de sept à neuf mois. Les briques nues sont loin d'être habitables, il n'y a aucune intimité dans cet espace, pas de cuisine, pas de salle de bain, pas de toilettes.
Pas de médicaments, pas de nourriture, pas de perspectives
Le fils d'Aiju, Abdo, est assis sur un fauteuil, il ne peut pas se lever, une fixation externe en titane pour fracture dépasse de son bras gauche, sa jambe gauche est plâtrée et sa main droite est dans une attelle. Abdu nous raconte qu'il est allé acheter du pain aux enfants dans sa ville natale de Jobar lorsqu'une explosion s'est produite. Il a été touché à la moitié droite du visage, au bras droit et gauche, ainsi qu'à la jambe gauche. La Croix-Rouge l'a emmené au Liban en février, où il a été opéré.
La famille ne peut même pas réunir les fonds nécessaires pour acheter des médicaments pour Abdo ou un repas décent au moins pour les enfants. La seule lueur d'espoir que la famille a est que leur date d'enregistrement en tant que réfugiés auprès du HCR est proche. Une fois que les réfugiés syriens sont enregistrés auprès du HCR, ils ont accès à des soins médicaux et à des bons de nourriture.
La seule chose qui compte désormais pour les trois familles est la paix
"Nous voulons que la terrible guerre, les massacres qui se produisent en Syrie cessent enfin. Cela ne nous intéresse pas de savoir qui est responsable de tout cela. Nous voulons la paix et que nos enfants puissent retourner à l'école, c'est notre seule préoccupation pour le moment", nous explique Abdo.