El Hadji Ngary Ndao (60 ans) décrit comment, après le retrait de World Vision Suisse, les dons des parrains continuent d'agir et de porter leurs fruits grâce à la responsabilité individuelle.


Homme devant un poste de santé

Le "gardien de la santé" El Hadji Ngary Ndao s'assure que les patients bénéficient d'un service sans faille au centre de santé de Diam Diam.

Vêtu d'une robe blanche et un carnet de notes sous le bras, El Hadji Ngary Ndao, 60 ans, semble presque se rendre à la prière du vendredi. Mais loin de là, il est plutôt en train de rendre visite aux collaborateurs du centre de santé local. Chaque semaine, il leur rend visite pour s'assurer que tout se déroule comme prévu, par exemple que les rendez-vous médicaux des patients ou les examens pré- et postnataux des jeunes mères se déroulent bien. 

Un modèle
Fin 2015, l'organisation d'aide à l'enfance World Vision Suisse a pu remettre le projet Malem Hoddar à la population locale après 16 ans de coopération intensive au développement. Un énorme succès également pour El Hadji Ngary, puisqu'il a fait partie dès le début des villageois de Diam Diam qui ont montré un intérêt actif pour l'amélioration des soins de santé locaux et qui ont mis la main à la pâte. Aujourd'hui, il peut témoigner personnellement de chaque progrès. Les installations sont systématiquement contrôlées et surveillées sans intervention extérieure et les collaborateurs bénéficient d'une formation continue. 

Quand on demande à El Hadji Ngary quelle était la situation sanitaire dans le village avant le début du projet, il répond laconiquement : "Très mauvaise ! Surtout pour les femmes qui étaient sur le point d'accoucher". Si elles étaient encore assez mobiles, elles devaient parcourir six kilomètres à pied pour obtenir des soins médicaux. Depuis, beaucoup de choses ont changé. Lors des formations "Citizen Voice in Action" de World Vision , la population de Diam Diam avait appris à articuler et à revendiquer ses besoins. "Nous avons écrit qu'il nous manquait par exemple une maternité, une sage-femme et des moyens de transport", raconte El Hadji Ngary. Ces efforts n'ont pas été vains : une sage-femme ainsi qu'une infirmière sont aujourd'hui employées à plein temps par le centre de santé et pourront même bientôt emménager dans leur propre maison du personnel. Le centre de santé de Diam Diam fonctionne désormais si bien qu'il est devenu un modèle dans la région. 

Le sens des responsabilités porte ses fruits
Mariétou, la sage-femme, rapporte que "la population locale de Diam Diam est aujourd'hui consciente de ses responsabilités en matière de santé et agit en conséquence". Elle cite en exemple le nombre d'examens prénataux, qui est passé de deux femmes par mois en 2012 à 50 en 2016. Ou encore l'utilisation de contraceptifs, qui est passée de 3 utilisateurs par an à 103 durant la même période.

Heureuse, elle poursuit : "Nous sommes très heureux de voir que les femmes aiment venir passer des examens prénataux. Certaines viennent même des localités voisines dans notre centre de santé". Le système de santé du projet Malem Hoddar est un magnifique exemple de l'importance d'un travail de projet à long terme en étroite collaboration avec tous les groupes d'intérêt, afin de pouvoir finalement mener la population à l'indépendance.