Juliet est heureuse d'avoir son fils sain et sauf auprès d'elle. Junior a été sauvé in extremis d'une mort rituelle grâce au programme de prévention.
Depuis des siècles déjà, les guérisseurs traditionnels ougandais sacrifient des animaux pour prévenir les maladies. Aujourd'hui, de plus en plus de parents craignent que leurs enfants soient également enlevés et sacrifiés. Bien que les sacrifices humains rituels ne fassent pas partie de la culture ougandaise, de plus en plus de gens croient aujourd'hui que la magie est un moyen facile d'accéder à la réussite financière et à la richesse. Il y a quelques années seulement, un riche entrepreneur avait été arrêté et condamné à la prison à vie dans la capitale Kampala pour avoir enterré des parties du corps d'un garçon en guise d'offrande sur son terrain de construction.
Tout le village participe à l'opération de sauvetage
Afin de protéger les enfants des enlèvements, World Vision travaille en étroite collaboration avec la population de la région de Buikwe pour mettre en place un système d'alerte. Basé sur une combinaison de technologie et de tradition, le système implique les leaders locaux, les autorités responsables, le système judiciaire ainsi que les guérisseurs traditionnels qui soutiennent la lutte contre les enfants victimes. Obed Byamugisha, de World Vision Ouganda, explique comment cela fonctionne : "Nous utilisons des tambours lorsqu'un enfant est enlevé. Cela déclenche une réaction en chaîne : les tambours indiquent le danger et on part immédiatement pour récupérer l'enfant. Des signaux sont émis par des haut-parleurs pour attirer à nouveau les motocyclistes, qui bloquent alors toutes les routes principales".
Un système d'alerte comme mesure prometteuse
Grâce au nouveau système promu par World Vision , plusieurs enfants ont déjà été sauvés. Le système est également une mesure prometteuse contre d'autres actes de violence. "Je pense que si ce système est si efficace, c'est parce qu'il traite d'un sujet extrêmement sensible et émotionnel avec la rigueur de la technologie", explique Bill Forbes, directeur de la protection de l'enfance, du développement des enfants et de l'efficacité des programmes chez World Vision. "Il est facile de s'émouvoir d'une problématique comme celle des enfants victimes, mais il n'est pas facile d'aborder cette problématique de manière efficace".