Nybol Abraham s'engage pour le droit à l'éducation
Texte : Betty Adong, responsable de la protection chez World Vision
Notre voyage vers l'indépendance commence dès que nous sommes conçus dans le ventre de notre mère et que nous sommes prêts à en sortir pour une vie, dans l'attente qu'elle soit exempte de menaces physiques et psychologiques, comme nous le méritons tous.
Combien de fois témoigne-t-on du respect et du soutien aux femmes pendant la grossesse et après l'accouchement, pendant le post-partum (c'est-à-dire environ six semaines après la naissance) ? Leur accordons-nous le soutien matériel, financier et émotionnel dont elles ont besoin ?
Porter la lentille du genre !
Les femmes devraient recevoir le soutien des membres de leur famille. Leurs maris devraient participer aux soins prénataux et être présents à l'établissement de santé pendant l'accouchement. Les femmes qui ne bénéficient pas d'un tel soutien finissent par accoucher seules à la maison. Parfois, elles se retrouvent à la merci d'accoucheurs traditionnels non formés. Elles mettent ainsi leur vie et celle de l'enfant à naître en danger.
Il est sage de porter la lentille du genre pour mettre l'accent sur les inégalités qui existent dans notre société. Ce n'est qu'à travers cette lentille que nous pouvons nous libérer de toute forme d'oppression et évoluer vers une société de genre et de transformation, dans laquelle les femmes, les hommes, les garçons et les filles peuvent mener une vie égale.
Il est de notre devoir et de notre responsabilité - oui, de la vôtre et de la mienne - de créer un environnement favorable exempt de violence à l'égard des femmes et des enfants, afin de parvenir à un Sud-Soudan véritablement pacifique. La pratique des droits de l'homme universels doit commencer dans nos cœurs, dans nos maisons, pour qu'elle puisse finalement contribuer aux statistiques nationales et mondiales.
Si nous marions nos filles pour qu'elles aient une bonne vie, nous détruisons plus que nous ne sauvons. Mais si nous les envoyons à l'école et soutenons leurs rêves, nous leur permettons de vivre dans la dignité et la plénitude.
Égalité des chances et dignité pour les filles et les femmes
Le quartier, l'école, l'usine, la ferme ou le bureau où nous travaillons font partie de ces lieux où chaque personne ou chaque enfant aspire à une justice égale, avec des chances égales et une dignité égale, sans discrimination. Si ces droits n'ont pas de sens dans ces lieux, ils en ont peu partout. Les citoyens doivent s'engager à ce que l'égalité des chances et la dignité soient vécues près de chez eux et à ce que les discriminations soient évitées. Sinon, nous attendrons en vain des progrès à l'échelle nationale.
Dans Matthieu 6.19-21, Jésus dit : "Vous n'amasserez pas de trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais vous vous amasserez des trésors dans le ciel, où ni la teigne ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur".
Les femmes et les enfants sont des trésors dans la famille et dans l'église. La manière dont nous nous occupons d'eux détermine ce qu'ils deviendront. Si nous marions nos filles pour qu'elles aient une bonne vie, nous détruisons plus que nous ne sauvons. Mais si nous les envoyons à l'école et soutenons leurs rêves, nous leur permettons de vivre dans la dignité et la plénitude.
Que notre dixième anniversaire d'indépendance et toute célébration qui suivra soient vraiment significatifs pour chaque enfant et chaque mère du Sud-Soudan.
Photo de Scovia Faida Charles, coordinatrice de la communication World Vision