Il y a aussi cela à Maputo : de belles avenues bordées de vénérables bâtiments bien entretenus confèrent à la capitale du Mozambique un charme insoupçonné.
Avant de me rendre dans nos deux zones de projet, je m'arrête à Maputo, la capitale du Mozambique, dans le sud du pays. La ville se trouve à deux heures de route de l'Afrique du Sud et portait autrefois le nom évocateur de "Lourenço Marques".
Tous les World Vision dans le monde qui financent des projets au Mozambique ont été invités par le bureau local à participer à un atelier de trois jours. Des spécialistes de différents domaines ont présenté la stratégie actuelle, les succès et les défis. L'un des domaines dans lesquels World Vision s'engage particulièrement est la lutte contre le mariage des enfants, encore très répandu.
Dans la capitale aussi, on constate rapidement que le Mozambique fait partie des pays les plus pauvres. Presque à chaque carrefour, on trouve des mendiants ou des jeunes qui survivent en vendant des babioles. Même les enfants vendent des noix dans la rue ou font des spectacles devant les restaurants pour gagner quelques "meticais" (62 meticals valent environ 1 franc).
De vieux bâtiments datant de l'époque coloniale portugaise tombent en ruine à côté de tours modernes qui sortent de terre. D'importants gisements de matières premières dans le nord du pays attirent depuis des années des investisseurs et des entreprises. L'infrastructure et l'entretien de la ville n'avancent toutefois que lentement. Partout, on voit des routes trouées, des câbles électriques de fortune et des égouts bouchés. En de nombreux endroits, des montagnes de déchets et de saletés s'accumulent dans les rues et les arrière-cours.
"Ça fait deux semaines que tu tousses ?"
Les transports publics sont assurés par des minibus Toyota, parfois en mauvais état, appelés "shapas". Utilisation réservée aux autochtones et aux - téméraires ! On lit régulièrement dans les journaux des accidents dévastateurs qui ont fait de nombreux morts. Les soins de santé sont faibles et les hôpitaux publics sont aussi bondés que sous-équipés. "Ça fait deux semaines que tu tousses ?", peut-on lire sur une affiche qui attire l'attention des Mozambicains sur le danger de la tuberculose. Cette maladie - marginale depuis longtemps en Suisse - est encore très répandue ici et provoque chaque année de nombreux décès.
Pourtant, Maputo et ses habitants dégagent beaucoup de charme. Il y a de belles rues avec des allées d'arbres le long desquelles certains bâtiments anciens ont été remis en état. Le soleil brille presque toujours et le "temps hivernal" actuel est très agréable, avec 25 à 30 degrés. La plupart des gens dans la rue sont joyeux et serviables. Lors de conversations dans un café ou à l'hôtel, je suis toujours fasciné par la manière positive et pleine d'espoir dont les Mozambicains gèrent leur quotidien.
Je pars maintenant pour la province de Nampula, au nord du Mozambique, à environ 1500 kilomètres de vol. Dans le district de Muecate, World Vision Suisse mène depuis 2002 des projets dans les domaines de la formation scolaire, de l'approvisionnement en eau et de la santé. Je me réjouis particulièrement du contact direct avec les collaborateurs du projet ainsi qu'avec les enfants et les adultes qui en bénéficient.