Manuela Eberhard, porte-parole de World Vision Suisse, a vécu de près l'aide d'urgence et les catastrophes au Népal.
Plus d'un mois s'est déjà écoulé depuis le tremblement de terre dévastateur au Népal. Le séisme de magnitude 7,8 a été suivi de centaines de répliques. Je suis moi-même de retour en Suisse depuis un peu plus de deux semaines, juste à temps avant que le deuxième séisme ne survienne le 12 mai 2015.
Il est difficile de mettre des mots sur les images que j'ai vues sur place et sur les émotions que j'ai ressenties. Avant de partir au Népal, je n'aurais jamais pensé dire cela un jour, mais il y a des choses qu'il faut avoir vécues avant de pouvoir les comprendre.
C'est ce que je ressens, par exemple, lorsque je repense à mon voyage dans les régions montagneuses du district de Lamjung. Les impressions de ce voyage ne me sortent presque plus de la tête. Je me vois encore et toujours dans le 4x4 qui gravit la montagne en cahotant à 45 degrés, avec à côté de moi un précipice de plusieurs kilomètres de profondeur. Ce n'est pas comme si je me sentais en insécurité. Le conducteur connaissait la région sur le bout des doigts. C'est la pensée de l'incroyable difficulté de ce chemin qui m'émeut toujours aux larmes. La pensée qu'entre des milliers de personnes et le seul hôpital du district se trouve cette piste de terre. Il y a certes un dispensaire dans chaque village. Mais en cas d'urgence, un seul ne suffit tout simplement pas.
La distribution de l'aide doit être coordonnée
Un autre exemple est la distribution de l'aide. C'était la première fois que je participais à une action d'urgence et de secours en cas de catastrophe. Dans mon imagination naïve, je pensais que tous les biens devaient être distribués le plus rapidement possible. J'aurais distribué à tout va - la structure et l'ordre auraient été en bas de ma liste de priorités. Pourtant, ces points sont incroyablement importants dans une telle situation. C'est la seule façon de garantir que les personnes qui ont le plus besoin d'aide la reçoivent en premier. Les responsables locaux vont de famille en famille, constatent les dégâts et évaluent les besoins. Des listes sont établies et signées plus tard par les familles lorsqu'elles ont reçu des biens de secours. Le moment de la distribution joue également un rôle : commencer la distribution le soir n'a pas beaucoup de sens pour les personnes qui doivent ensuite marcher pendant des heures pour rentrer chez elles, lourdement chargées. Au premier abord, tout cela peut sembler être un tas de bureaucratie qui prend du temps. Mais le temps que prend cette organisation sauve la vie de nombreuses personnes qui, sans cela, n'en auraient peut-être pas eu le temps.
Il y a encore tellement de choses que je peux raconter sur le Népal. Le 3 juin 2015, je me rendrai à l'événement Girl Rising à Berne. Je me réjouis de pouvoir vous y accueillir et de répondre personnellement aux questions qui vous tiennent à cœur.