Une mère et son enfant regardent par la fenêtre de leur salon et de leur bureau : un bordel à Jessore, au Bangladesh.
Dans un immeuble gris au milieu de Jessore, dans le sud-ouest du Bangladesh, se trouve une maison close. Mais ce ne sont pas seulement les prostituées qui y travaillent et y vivent, mais aussi leurs enfants. Là où les femmes se maquillent pour le prochain client, les enfants rampent sur le sol sur lequel traînent des mégots de cigarettes et des paquets de chips vides, ou jouent au ballon jusqu'à ce que la mère de la maison close leur crie dessus pour qu'ils arrêtent.
"Ces enfants sont très vulnérables", avertit le directeur du programme de protection de l'enfance de World Vision au Bangladesh, Provash Chandra Biswas. "La plupart des femmes ne veulent pas que leurs enfants soient placés dans le même métier. Mais parfois, elles ne voient pas d'autre solution. Les mères ne nourrissent plus d'espoir pour elles-mêmes. Mais les enfants ont un avenir !"
Un lieu pour jouer et apprendre
Pour assurer cet avenir, World Vision offre aux enfants un lieu protégé pour jouer et apprendre. Juste en face de la maison close, l'organisation d'aide à l'enfance gère une zone de protection des enfants.
"Je suis très heureuse parce que World Vision s'occupe de ma fille toute la journée", déclare Moyna, qui travaille dans la maison close. "La responsable traite les enfants comme les siens, c'est une femme merveilleuse".
Les 9 garçons et 3 filles commencent leur journée en chantant l'hymne national avant de passer à l'apprentissage. "Nous enseignons à travers des jeux", explique la responsable de la zone de protection des enfants. "Nous travaillons beaucoup avec des affiches colorées, par exemple pour apprendre aux enfants ce que sont les fruits. En ce moment, nous apprenons à compter de 1 à 20".
Mesures préventives contre la traite des êtres humains
Les zones de protection des enfants font partie du plan global mis en œuvre World Vision au Bangladesh. Son objectif est de prévenir la traite des êtres humains, de protéger les personnes vulnérables et de renforcer celles qui ont été victimes d'injustice. Cela passe avant tout par la sensibilisation, le travail de lobbying, les réseaux et l'aide aux victimes qui génère des revenus. En effet, un revenu familial plus élevé permet de réduire le nombre d'enfants vendus. Les collaborateurs de World Vision interviennent dans plusieurs domaines : À la frontière avec l'Inde, ils forment des policiers, font partie de commissions gouvernementales et informent les journalistes pour qu'ils parlent du trafic d'enfants.