"Le couvre-feu est une mesure extrême dans une situation extrême", explique Leslie Scott, directeur général de World Vision Sierra Leone - ici à droite sur la photo.
Un an après le début de l'épidémie, de nouveaux cas d'Ebola sont recensés chaque semaine en Sierra Leone. Ernest Koroma, le président du pays, a donc ordonné un couvre-feu de trois jours. Des collaborateurs des autorités sanitaires vont de maison en maison depuis vendredi et jusqu'à dimanche afin d'identifier les décès qui n'ont pas encore été enregistrés. L'objectif est de réduire à zéro le nombre de nouvelles infections d'ici la mi-avril. La saison des pluies débutera alors, ce qui rendra l'accès aux nouvelles victimes beaucoup plus difficile en raison des routes emportées par les eaux. World Vision soutient cette mesure qui constitue une étape certes drastique mais nécessaire dans la lutte contre l'épidémie.
Mise en garde contre les enterrements traditionnels
"Ce couvre-feu est une mesure extrême dans une situation extrême", a déclaré Leslie Scott, directeur général de World Vision Sierra Leone. "Si nous voulons vraiment réduire à zéro le nombre de nouvelles infections, nous devons mettre fin aux dangereuses inhumations traditionnelles". Les collaborateurs des autorités gouvernementales veulent, par des visites à domicile, mettre particulièrement en garde contre ces enterrements traditionnels qui sont une cause majeure de la propagation du virus. C'est surtout la toilette des morts qui est dangereuse, car elle peut transmettre le virus Ebola.
World Vision a obtenu de bons résultats dans la lutte contre Ebola grâce à des équipes funéraires mobiles. Depuis début novembre 2014, 4 681 funérailles sûres et dignes ont été organisées. Dans les zones touchées, le nombre de nouvelles infections a pu être réduit de manière significative.
Le savoir comme prévention
Les campagnes d'information en collaboration avec la population sont un élément central du travail de World Vision. L'hygiène protège des nouveaux cas et permet des enterrements sûrs. Le fait de connaître les dangers et la propagation du virus préserve également les malades et leurs proches de la stigmatisation.
Rien que dans la semaine du 9 au 15 mars, 55 nouveaux cas ont été enregistrés selon le "National Ebola Response Centre". Au total, 8 508 cas de maladie à virus Ebola et 3 360 décès ont été confirmés dans le pays. 3 295 patients atteints d'Ebola ont pu sortir guéris. (Situation au 20 mars 2015).
 
 
   
       
      