Shakil a choisi : il tient fièrement dans sa main la photo de son parrain qu’il a choisie entre 44 photos supplémentaires.
Texte : World Vision Suisse
Comme en beaucoup d’autres endroits du monde, la pandémie Covid-19 a durement touché la population de notre projet de développement Muktagacha, dans le Bengladesh.
Une population qui possédait déjà très peu avant la pandémie. Pourtant, en ce mardi ensoleillé de février, quelque chose était différent : l’ambiance était optimiste et festive. Les mères portaient des foulards multicolores, les enfants leurs plus beaux habits, certaines fillettes s’étaient maquillé les yeux avec du khôl, selon la coutume bengali. À deux longues ficelles étaient suspendues 45 photos de visages souriants de la Suisse, un pays bien lointain. Les enfants et leurs familles s’étaient retrouvés ce jour-là sous le chapiteau de World Vision pour choisir eux-mêmes leur parrain ou leur marraine.
C’est bientôt le départ : la collaboratrice World Vision Nomrota donne aux enfants et à leurs parents les dernières instructions avant que les enfants ne puissent choisir leur parrain de Suisse.
L’avenir dans les mains des enfants
Les photos montrent des marraines et parrains suisses, qui ont décidé de se laisser choisir par les enfants, leur donnent ainsi la possibilité de prendre des décisions eux-mêmes et contribuent à leur avenir. « Avec cette nouvelle manière d’entamer le parrainage, nous montrons aux enfants dès le début que nous les prenons au sérieux et respectons leurs choix. La dignité de tous les hommes avec qui nous travaillons est au cœur de notre activité », dit Christophe de Toggenburg, CEO de World Vision Suisse.
Suraiya désigne avec détermination la marraine de son choix. L’amitié transcontinentale peut commenter.
Peu à peu, chaque enfant a décroché une photo de la ficelle, certains ont réfléchi un moment, d’autres l’ont vite cachée dans la poche du pantalon et sont retournés en courant dans les bras de leurs mères. Certains semblaient indécis, dans les yeux d’autres enfants on devinait l’espoir d’un avenir meilleur, avenir qui est à Muktagacha tout sauf évident. Ici prévalent la malnutrition chronique, des services de santé défaillants, ainsi qu’un taux élevé d’analphabétisme, dans un cycle de pauvreté auquel les enfants ne peuvent échapper sans aide. Pourtant, ce jour-là, les enfants avaient fait leur propre choix pour leur avenir et réalisé que quelqu’un croit en eux. Une amitié transcontinentale naissait.
Signal de départ pour un avenir plein d’espoir
Après qu’une photo de chaque enfant ait été prise, ils ont écrit une lettre de bienvenue à leurs nouveaux amis d’un autre continent, lettre qui marque le début d’une nouvelle aventure de parrainage. « Cela me fascine de voir combien brillent les yeux des enfants qui choisissent eux-mêmes leur marraine ou leur parrain, puis qui formulent les premières questions ou simplement parlent d’eux-mêmes et de leur famille », se souvient Christophe von Toggenburg. « L’ambiance est détendue et la curiosité est grande. Pour la plupart, c’est la première fois qu’ils entrent en contact avec quelqu’un d’un autre pays. Pour le filleul et la marraine ou le parrain commence ainsi une amitié aventureuse, très enrichissante pour les deux parties. »
Pour le parrain ou la marraine choisis, ce n’est pas seulement l’enfant parrainé qui est soutenu, mais aussi l’ensemble de la région du projet, avec l’objectif à long terme que tous les enfants puissent être alimentés de manière équilibrée, bien instruits – et particulièrement optimiste – puissent reprendre en charge leur famille, leur village et toute leur région.